1. |
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Au moment où s’éveillent mes sens
Dans cette figue, écrin de ma croissance
Aucun souvenir d’avant ma naissance
Mais je porte déjà en moi ma descendance
Je le dois à un mâle de mon espèce
Né sans yeux sans ailes dans cette forteresse
Déjà mort sans avoir jamais vu la lumière
A peine achevé son devoir de missionnaire
Je me fraie un chemin vers la sortie
Aussitôt par le soleil ébloui
Je suis une jeune guêpe fragile
Pour la première fois face à ce monde hostile
REFRAIN
Je n’ai pas de nid de papier
Mon refuge est un vieux figuier
De ma vie d’hyménoptère
Il accueillera l’hymen éphémère
A présent je vole sans m’arrêter
Je cherche comment fuir le danger
Une figue sera mon sanctuaire
Comme celle qui m’a vue naître hier
Comme à moi le dehors lui fait peur
Renfermée sur elle-même, elle protège ses fleurs
En entrant je lui fais une offrande un cadeau
Du pollen emporté en quittant mon berceau
J’ai brisé mes ailes en entrant ici
Mes œufs déposés je peux mourir ainsi
Mes filles rempliront la mission que je leur laisse
Des guêpes et du figuier perpétuer les espèces
REFRAIN
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2. |
Train de nuit
02:37
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Derrière les rideaux tirés
On ne pourra voir défiler
La nuit bleue sur les vallées roses
Que derrière nos paupières closes
REFRAIN
Voyager par le train de nuit
C’est ne pas voir ce qui s’enfuit
Le temps s’envole à tire-d’aile
Au fil des rails et des tunnels
Les minutes passent sans contraste
Les secondes s’égrainent sur le ballast
Lentement la machine nous berce
Aussi vite qu’elle avale les traverses
REFRAIN
Sur le chemin à trop vouloir en faire
A peine le temps de voir passer hier
Que déjà demain nous emmènera
Sans trop savoir ce qu’on fait là
REFRAIN
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3. |
Les petits cailloux
04:38
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Le Petit Poucet n’était pas fou
Il avait bien calculé son coup
En semant ses petits cailloux
Il savait qu’il irait jusqu’au bout
Les petits cailloux ça rend service
Jolis galets sur l’eau qui glissent
Ricochets réussis qui esquissent
Des ronds dans l’eau avec malice
REFRAIN
[Ce qu’il y a de bien avec les p’tits cailloux
C’est qu’on peut faire d’une pierre deux coups
Apporter sa pierre à l’édifice
Jeter la première pierre accusatrice
Croire qu’on peut déplacer des montagnes
Briser des rochers comme un forçat au bagne
En espérant pouvoir enfin profiter
De la plage sous les pavés cachés]
Mais un caillou dans la chaussure
Ca rend les choses un peu plus dures
Se retrouver au pied du mur
Renforcer un peu plus son armure
Comme ce pauvre Sisyphe qui pousse
A mon tour à travers la cambrousse
Je roule ma bosse et malgré les secousses
Ma lourde pierre n’amasse pas beaucoup de mousse
REFRAIN
Les petits cailloux se sont aussi les gravats
Ecroulés en ce jour triste et froid
Aujourd’hui j’ai comme une pierre dans l’estomac
Alors que la colère sur la ville s’abat
J’ai envie de jeter un pavé dans la mare
De balancer des petits cailloux au hasard
Sur les coups du sort les jours de poisse et de cafard
A coup de lance-pierre les renvoyer au placard
REFRAIN
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4. |
Le marionnettiste
02:28
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Du haut de son podium
Il peut voir toute la piste
Où dansent ses petits bonhommes
Le marionnettiste
Seul tout là-haut perché
Il est sur un piédestal
Tel un roi sur son trône juché
Il joue un rôle capital
Il est garant de leur devenir
Sans lui elles ne pourraient danser
Sans lui elles ne pourraient rire
Les marionnettes à ses pieds
REFRAIN
Quel drôle de métier
Marionnettiste
Tout un monde à manipuler
Toujours un peu seul et triste
Mais trop occupé à tirer les ficelles
Enfermé dans son petit théâtre
Il ne prête plus attention à elles
Finit par devenir acariâtre
Et le marionnettiste se lasse
De ses vieilles amies honnêtes
Peu-à-peu il les remplace
Par de nouvelles midinettes
Jadis sur les étalages
Il choisissait des modèles uniques
Désormais à son image
Les façonne désabusées et cyniques
REFRAIN
Depuis qu’elles ont été mises au rebut
Avec leurs vieux bouts de ficelle
Elles ont trouvé une nouvelle tribu
De poupées de chiffon et de dentelle
Mais par delà les temps amers
Elles n’oublient pas leur vieil ami
Elles l’attendent à bras ouverts
Il aura de quoi faire ici
Suivre le fil des coïncidences
Et tisser de nouveaux liens
Inventer sa propre danse
Etre son propre pantin
Quel beau métier
Marionnettiste
Tout un monde à inventer
Une vraie vie d’artiste
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5. |
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Je suis un Lego oublié sur la moquette
C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver
Je suis un Lego oublié sur la moquette
Les temps sont durs pour tous les vieux jouets
Depuis que beaucoup d’entre nous pointent à Pôle Emploi
Que les poupées de chiffon sont au RSA
Moins de choses à construire pour les cubes de bois
Moins de causes à défendre pour les petits soldats
Je suis un Lego oublié sur la moquette
Aujourd’hui j’ai passé une journée vraiment chouette
J’ai inventé des trucs des bidules et des machin-choses
Du n’importe quoi jusqu’à l’overdose
Des sortilèges de toutes les sortes
Tout pour de faux mais peu importe
Des voyages extraordinaires
Dans des pays imaginaires
Des animaux merveilleux
Tout rayés jaune et bleu
Des arbres fantastiques
Dans des mondes magiques
Des aventures mystérieuses
Des histoires pas sérieuses
Je suis en plastique, c’est vrai, c’est pas très bio
Mais je crois bien que c’est mon principal défaut
Oui il m’arrive parfois de vous faire mal au pied
Mais je sais vous distraire pour me faire pardonner
Jouets oubliés dans les chambres de tous les pays
Unissez-vous pour défendre la fantaisie
Pour tous les rêveurs incorrigibles
Ensemble créons un monde où tout est possible
Des machines biscornues
Et des métiers farfelus
Des ustensiles bizarres
Et des objets bavards
Des boîtes à malices
Et des feux d’artifice
Des paradis oubliés
Et des jardins secrets
Je suis un Lego oublié sur la moquette
Aujourd’hui j’ai passé une journée vraiment chouette
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6. |
Papier mâché
02:41
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Un caractère un peu foutraque
Sous une carapace un peu frêle
Dans son corps tous les os craquent
Et dans sa tête les mots s’emmêlent
Mais mon amour en papier mâché
Est toujours prête à en découdre
En sucre sous la pluie d’été
C’est elle qui fait jaillir la foudre
Tel un géant de carnaval
Ma douceur rime avec maladresse
J’ai toujours peur de lui faire mal
Lorsque débordent mes caresses
Mais mon amour en papier mâché
A aussi besoin qu’on la câline
En sucre sous la pluie d’été
Elle s’abrite au creux de ma poitrine
Je dérive comme un ours polaire
Elle est mon morceau de banquise
Je peux dans la vie comme sur mer
Lui faire confiance et lâcher prise
Mais mon amour en papier mâché
A aussi besoin qu’on s’occupe d’elle
En sucre sous la pluie d’été
Je lui garde une place sous mon ombrelle
Quand on joue à d’accord pas d’accord
A celle qui aura le dernier mot
A celle qui criera plus fort
C’est toujours moi qui finis KO
Un caractère un peu foutraque
Sous une carapace un peu frêle
Dans son corps tous les os craquent
Et dans sa tête les mots s’emmêlent
Mais mon amour en papier mâché
Est toujours prête à en découdre
En sucre sous la pluie d’été
C’est elle qui fait jaillir la foudre
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7. |
Inconscients à la dérive
03:32
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Pour enfin atteindre l’inaccessible
Il suffit de se mettre à naviguer
Si on ne sait pas que c’est impossible
Plus rien ne pourra nous empêcher
D’aller respirer le grand air
De faire le tour de la Terre
Jouer les disparus volontaires
De l’autre côté de la mer
Laisser les inconscients à la dérive
Se raccrocher à leurs frêles esquives
Dans les méandres des pas envie
Le triangle des Bermudes des non-dits
A trop vouloir préparer ses bagages
Y faire tenir tous ses espoirs
A trop rêver depuis le rivage
On sera jamais prêt pour le départ
Partir sans savoir ou l’on va
S’aventurer hors de la caverne
L’impossible nous ne l’atteindrons pas
Mais il nous servira de lanterne
Dans le brouillard armés de rien
Il nous faudra rebrousser chemin
Pour tracer de nos propres mains
Notre destinée sur un parchemin
Laisser les inconscients à la dérive
Se raccrocher à leurs frêles esquives
Dans les méandres des pas envie
Le triangle des Bermudes des non-dits
A trop vouloir préparer ses bagages
Y faire tenir tous ses espoirs
A trop vouloir éviter le naufrage
On sera jamais prêt pour le départ
Laisser les inconscients à la dérive
Se raccrocher à leurs frêles esquives
Dans les méandres des pas envie
Le triangle des Bermudes des non-dits
A trop vouloir préparer ses bagages
Y faire tenir tous ses espoirs
A trop vouloir éviter le naufrage
On sera jamais prêt pour le départ
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Iz Alors Marseille, France
I love words and I always make sure I choose them right. I enjoy the challenge of telling a whole story in a few minutes. Playing with meanings, sounds and images is my way of approaching the world that surrounds me.
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